saumonLe cerveau se développe dès la grossesse jusqu’à l’âge post-pubertaire. Durant la grossesse et les premiers âges de la vie, il est particulièrement malléable à l'apprentissage et aux effets de l'environnement, le rendant potentiellement plus vulnérable à certaines agressions.

 

 

 

Des polluants neurotoxiques pendant la grossesse

Les solvants sont des substances qui ont la propriété de dissoudre, de diluer ou d'extraire d'autres substances. Ils sont donc présents dans de nombreux produits d’usage courant : les peintures, les vernis, les produits d’entretien mais aussi les produits cosmétiques. Environ 30% des femmes de l’étude PÉLAGIE ont déclaré avoir une exposition régulière pendant la grossesse sur leur lieu de travail à des produits contenant des solvants. Il s’agit principalement de métiers du secteur de la santé (infirmières, aides-soignantes, sages-femmes), de l’entretien (femmes de ménage), des travailleuses de laboratoire ou les métiers de la coiffure/esthétique.

Les insecticides organophosphorés sont aujourd’hui majoritairement utilisés en agriculture et il y a une dizaine d’années ils étaient fréquents dans les produits domestiques et antiparasitaires. Dans l’étude PÉLAGIE, ces insecticides, ou leurs formes dégradées, ont été retrouvés dans la majorité (>90%) des échantillons urinaires des femmes enceintes de l’étude.

La santé neuro-développementale des enfants

Le comportement à l’âge de 2 ans : Parmi les 1500 familles ayant participé au suivi vers l’âge de 2 ans, quatre dimensions du comportement des enfants ont été mesurées : attention, agressivité, opposition, et émotion.

Les performances cognitives à l’âge de 6 ans : les capacités dans les domaines de la compréhension verbale et de la mémoire de travail ont été évaluées chez 1’enfant sur 10 de l’étude, à l’aide d’outils conventionnels de neuropsychologie ; elles étaient en moyenne supérieures (107) à ce qui est habituellement attendu (100).

Quel impact des neurotoxiques pendant la grossesse sur la santé des enfants ?

Les résultats de l’étude indiquent que l’exposition professionnelle aux solvants des mères pendant la grossesse était associée à un comportement non optimal de l’enfant à 2 ans, avec plus de troubles de l’attention et d’agressivité. Ces résultats doivent être approfondis pour identifier les solvants potentiellement responsables, permettant une meilleure prévention au travail pour les femmes en âge de procréer.

L’étude observe que les performances cognitives des enfants restent inchangées quelle que soit l’exposition aux insecticides organophosphorés subie pendant la grossesse. Ces résultats seraient rassurants, mais sont contraires à ceux de plusieurs études nord-américaines réalisées sur des populations socialement défavorisées. On ne peut donc pas exclure l’existence d’un rôle néfaste des insecticides organophosphorés sur les capacités cognitives des enfants, avec un impact réversible et qui pourrait être compensé par un ensemble de stimulations cognitives plus importantes dans l’étude PÉLAGIE que ceux des études nord- américaines.

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